Lewis Baxter Jr, psychiatre américain, 1992Lorsque Alphonse Caycedo, neuropsychiatre et pionnier dans l’étude de la conscience humaine, développe la sophrologie dans les années 1960 ; il n’imaginait certainement pas que les avancées en neurosciences prouveraient que les thérapies psycho-corporelles modifient la dynamique fonctionnelle du cerveau humain.
1er constat : la Sophrologie est une base pour tout changement psychique et émotionnel durable et auto-produit
L’être humain est doté d’un système nerveux autonome divisé en deux parties (le système sympathique et le système parasympathique) qui lui permet de s’adapter perpétuellement à son environnement.
Lorsque l’organisme est stressé, que notre équilibre est menacé, le corps humain possède des mécanismes de régulations rapides pour maintenir notre homéostasie (équilibre).
Par exemple, sous l’effet d’un stress même léger, le système nerveux sympathique s’active. Ainsi nos muscles se contractent, notre respiration s’accélère et se situe principalement au niveau du thorax, d’où cette gêne respiratoire. Notre cœur bat plus rapidement (impression parfois de palpitations), notre pression artérielle augmente, la sudation de notre corps se développe, etc.
On parle alors d’adaptation aiguë de l’organisme.
Avec le temps et la répétition de ces adaptations aiguës, ces réactions vont entraîner des changements structuraux et métaboliques de l’organisme et induire une adaptation chronique (réorganisation biologique). Elle peut comprendre des effets psychiques (indifférence, dépression, angoisse, mauvais stress, etc.) et/ou des effets physiologiques (tension artérielle, maux de tête, trouble du sommeil, ulcère, hernie, infarctus, etc.)
Comment la Sophrologie intervient-elle ?
La Sophrologie permet d’activer le système parasympathique. Ce dernier permet un ralentissement global de notre organisme et une récupération physique. Notre respiration est ample et ralentie, notre cœur bat plus lentement, notre pression artérielle baisse, les muscles de notre corps se relâchent, le tube digestif est stimulé, et notre cerveau est mieux oxygéné.
Ce rééquilibrage physiologique permet au corps de pouvoir se restaurer et de récupérer. Il faut savoir qu’une séance de sophrologie équivaut à 2 heures de sommeil récupérateur. Elle permet une meilleure récupération physique et énergétique, c’est une méthode efficace pour permettre une restauration de l’organisme.
La Sophrologie permet de redécouvrir que nous sommes traversés par des émotions de base (joie, peur, tristesse, douleur, etc.). Celles-ci sont aussi naturelles que notre respiration. Mais, nos expériences de vie ont partiellement distordu notre façon de les ressentir et de les vivre. Via des expériences et des exercices répétés, le sophronisant apprend à accueillir, canaliser, utiliser ses flux émotionnels par l’implication complète de son corps (respiration, détente musculaire et relaxation dynamique) et une restructuration progressive de sa conscience (visualisation, sophro-acceptation-progressive, technique conditionnée, etc.).
Source : Cerveau et Psycho n°64 – juillet/août 2014.
2ème constat : Notre cerveau est totalement élastique
Il y a 15 ans, on pensait encore que l’on naissait avec un nombre fini de neurones. On sait maintenant que s’était une erreur ! Notre cerveau continue de se modeler bien après les premières années de la vie et il s’adapte continuellement aux stimulations de notre environnement.
La Sophrologie est une méthode efficace pour se préparer aux évènements importants de la vie, mais aussi « réparer » positivement des évènements négatifs du passé.
En effet, que ce soit un événement réel ou « vécu » en état sophronique, les mêmes ondes cérébrales du cerveau sont activées : les ondes Alpha (8 à 12 Hz). Par exemple, pendant une séance de sophrologie, vous pouvez vous imaginer passer un entretien oral. Votre cerveau est alors conditionné et s’imagine que vous êtes en situation réelle.
Le fait d’avoir préalablement visualisé l’examen de manière positive devient alors un acquis pour le cerveau.
La Sophrologie est également très efficace dans le traitement des troubles du comportement (phobies, TOC, etc.). Mais, elle exige énormément de travail de la part du patient !
En effet, lorsque nous sommes en état sophronique (ondes alpha régulières et ralenties), les deux hémisphères de notre cerveau fonctionnent en parfaite harmonie. Cela nous permet d’être mieux concentré, de pouvoir mieux gérer nos états de stress et émotionnel, de pouvoir prendre un contrôle conscient de notre corps et de nos habitudes, etc.
La Sophrologie vous apprend d’abord à respirer et à ouvrir votre conscience lorsque vous sentez arriver les attaques de panique. Certains thérapeutes diront que c’est minime par rapport à l’histoire de la personne ; mais les chercheurs en neurosciences y voient la base de tout changement psychique et émotionnel s’appuyant sur la notion d’expérience et d’exercices inlassablement répétés. Nous sommes dans une logique de réapprentissage !!!
La Sophrologie est un des moyens actuels pour « entraîner l’esprit », modifiant les expériences du patient jusqu’alors basées sur des souvenirs de pathologies, d’attaque de panique, de terreurs représentant un nœud de connexions cérébrales trop complexe.
De nombreux cas cliniques ont révélé qu’une action combinée sur le corps et l’esprit permettait une gestion des troubles du comportement plus rapide qu’avec des approches exclusivement verbales et incorporelles.
Source : Votre cerveau n’a pas fini de vous étonner, Entretien avec Christophe André, ed : Clés Albin Michel, 2012.
Liens bibliographiques :